Stèle "La Savoie aux Ailes Brisées"

 

Inauguration_stele Le 23 juin 1938, le lieutenant Georges Reynaud a été tué ainsi que six autres occupants, dans l'accident d'un bimoteur près de Tours. Comme il était le pilote attitré et l'instructeur du Ministre Pierre COT, et par ailleurs très apprécié en Savoie, il est décidé de lancer à Chambéry une souscription pour ériger un monument à sa mémoire, ainsi qu'à celle des ailes brisées savoyardes.

C'est le 20 novembre 1938 que Pierre Cot préside à l'inauguration du monument "La Savoie aux ailes brisées" à l'entrée de l'aérodrome de Challes le Eaux. Après coup, les services de impôts réaliseront qu'un monument a été construit sur un terrain appartenant à l'Etat et demanderont à l'aéro-club de Savoie le paiement des droits afférents, très élevés au départ, puis ramenés à une plus juste mesure après négociation…

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Les 1er et 2 décembre 1945, on baptise au centre national une promotion "Capitaine Littolff", qui porte le nom illustre d'un des chefs de l'escadrille Normandie-Niémen pendant la guerre (14 victoires au combat). Une plaque en son honneur est déposée dans le plus vieux hangar, avec celles rappelant l'atterrissage de Brocard en 1913 et la disparition de Le Brix.

 Le 3 juin 1972, on inaugure une plaque "à la mémoire du commandant Joseph Thoret (1892-1971), fondateur en 1932, directeur et moniteur sur le terrain de Challes les Eaux, de la première école au monde de vol en montagne" sur la stèle "La Savoie aux Ailes Brisées".

En 1993, lors de la préparation de la célébration des 80 ans de l'aérodrome, on retrouve au fond du hangar historique de 1913 la plaque commérant le premlier aterrissage sur l'aérodrome du lieutenant Brocard, ainsi que celles en l'honneur de Le Brix et du capitaine Litolff. Elle sont alors transférées sur le monument aux morts.

 

 

 

 

Stèle version 2013En 2012, à l’occasion de la préparation des festivités du centenaire de l’aérodrome, il est décidé de remédier aux outrages du temps qu’a subis cette stèle. Sa réparation n’étant pas possible techniquement, elle sera donc remplacée par un monument neuf qui en reprendra l’architecture. C’est l’association Challes-Aviation, qui s’est chargée de mettre en œuvre cette réparation, avec le concours financier des organisations « Les Ailes Brisées », « Le Souvenir Français », « Les Vieilles-Tiges » et bien entendu de Chambéry-Métropole propriétaire de l'aérodrome depuis 2006.

 

 

 

 

 


BIOGRAPHIES

 

♦  Georges Reynaud : Pilote et instructeur militaire, affecté dans les années 30 à l'escadrille des transports ministériels ce qui lui vaut de devenir le pilote attitré du ministre de l'Air Pierre Cot lors de ses déplacements notamment en Savoie. Il devient également l'instructeur de ce dernier lorsqu'il décide d'apprendre à piloter. Il fut membre de l'équipe de France pour la coupe Schneider de vitesse absolue en 1931, avec l'hydravion de course Bernard HV42. Ses fréquents passages en Savoie font de Georges Reynaud une figure très appréciée des Chambériens. Le capitaine Reynaud est tué le 23 juin 1938 près de Tours dans l'accident du Potez 540 F-ANJO.

Thoret

 

♦  Joseph Thoret 

Né à Dôle (Jura) le 5 janvier 1892. Il est breveté civil en 1911 et militaire en 1913.En 1914, au sixième jour de guerre il est le premier à engager un combat aérien... au pistolet contre un Aviatik ! Après guerre, il découvre les vertus des courants aériens. Il réalise en 1923 à Biskra (Algérie) sur un avion HD-14 hélice calée un vol record de 7h03’ sur le Djebel Delouatt.  En 1924 il ouvre a Romanin-Alpilles l'école des remous, pour mettre en application cette technique. En 1925 il crée à Chamonix une école de baptêmes de l'air, gagnant son surnom de « Thoret-Mont-Blanc ». Pendant les années 30, il fonde à Challes-les-Eaux une nouvelle école des remous, pour développer le vol en montagne et l'enseigner aux aviateurs du centre de Bron. Il quitte l'armée en 1945 avec le grade de commandant, et de nombreux records de vol à voile. Il passe sa retraite à St Rémy-de-Provence où il s'adonne à la peinture. Il s'éteint le 4 juin 1971.

 

♦  Albert Littolff 

 Naît le 31 octobre 1911 à Cornimont (Vosges)LITTOLFF. Il s'engage comme pilote militaire en 1931. Le 25 juin 1940, ils sont trois pilotes à gagner l'Angleterre avec leurs avions, et à s'engager dans les FAFL. Membre de la patrouille Weiser. Après avoir combattu sur divers fronts, il se porte volontaire pour l'escadrille Normandie-Niemen qui se bat en Russie. Le capitaine Littolff disparaît le 16 juillet 1943 à Orel. Il a 14 victoires à son actif. Son corps sera découvert par hasard en 1960, et ses cendres rapatriées en France, à Marseille. La BA 902 de Contrexéville porte son nom.

 

Brocard

 

♦ Antonin Brocard 

Naît à Biol en 1885. Il est l'un des premiers pilotes militaires.
Il réalise de nombreuses premières dans les Alpes, en particulier à Challes-les-Eaux où il atterrit le 27 mai 1913, quelques mois avant l'inauguration officielle de l'aérodrome.
Pendant la guerre il combat à Verdun et crée le groupe des Cigognes où s'illustreront de nombreux as. Il poursuit après-guerre une carrière politique, et se retire de la vie publique en 1936. Il décède à Paris le 28 mai 1950.

 

 

 

 

♦  Joseph Le Brix 

Naît le 22 février 1899 à Baden (Morbihan). Officier de marine, il se tourne vers l'aviation. Le 15 octobre 1927 il réussit avec Dieudonné Costes, la traversée de l'Atlantique Sud entre St Louis du Sénégal et Natal (Brésil) sur Breguet XIX. En 1931, avec René Mesmin et Marcel Doret et Cadiou, ils forment l'équipage du Dewoitine D.33 Trait d'Union. En juin, ils battent le record de distance en circuit fermé, dépassant largement les 10 000 km. Dans la foulée, ils vont tenter le record en ligLe_Brixne droite, un raid de Paris à Tokyo. En survolant la Sibérie, le moteur givre, Le Brix et Mesmin sautent en parachute, Doret pose l'appareil dans les arbres : l'appareil est perdu, mais l'équipage est indemne. En septembre de la même année, le 11, ils décollent sur un second prototype. Le 12 septembre 1931, alors qu'ils survolent l'Oural, la situation se répète: moteur calé, il faut évacuer. Cette fois, Doret saute le premier. On présume que Mesmin ayant un problème avec son parachute, Le Brix n'a pas voulu abandonner son ami et tous deux périssent dans le crash et l'incendie du Trait d'Union. Le Brix avait été une des vedettes du meeting de 1928 à Challes et sa disparition fut tristement ressentie en Savoie.

 

 

d'après Jean Noël VIOLETTE